J'aime les mots et je voue une passion à l'étymologie, cette voie de connaissance qui nous fait souvenir du temps où les mots étaient intimement liés au corps, au geste, à l'acte, aux objets, enracinés dans les éléments et qui nous révèle aussi avec délice que nous parlons sioux, que l'hippopotame est "cheval de fleuve".

Le goût pour la poésie est venu d'une révélation qui aurait pu ne jamais avoir lieu, en classe de première. Notre professeur de français avait convié un comédien à nous dire des poèmes. Ce magicien était venu avec le répertoire de son choix. Pas de Musset ni de Lamartine, mais Norge, René Guy Cadou, Jacottet, de Hugo il avait choisi les Djinns. Ce moment fut l'occasion d'une triple découverte, d'abord celle que les contrées de la poésie recelaient des créateurs inconnus des programmes scolaires, ensuite celle de l'espace infini de liberté et d'innovation que permet ce mode créatif, enfin celle que la poésie est l'essence de ce qu'il y a de plus vivant dans le verbe.

J'ai ensuite approfondi, la poésie des autres et ma propre écriture poétique.

Ma poésie, pour autant que j'arrive à l'analyser moi-même, est naïve dans son regard et dans son expression. Je ne vise pas l'effet mais à cerner d'un trait juste la forme de ce que je veux exprimer. Je laisse parfois gambader les mots, mais je suis plus souvent à la recherche de la silhouette du sens et dans l'économie du lexique.

Un lecteur a utilisé, pour parler de mes poésies, la formule de "ligne claire", et ce qualificatif m'est allé droit au coeur car il m'a semblé juste.

Mais il y a quelque chose de magique dans l'inspiration poétique. On ne sait jamais, lorsque l'on compose, quoi de l'idée ou du mot est venu en premier, lequel a réellement sollicité l'autre. C'est comme une invention qui viendrait d'un jeu magnétique interne, secret, mouvant. La poésie réussie, même au bout d'heures de travail, est celle qui échappe à la totale volonté de son créateur comme si ce dernier n'avait en réalité que mis au jour un ordre supérieur, divine surprise, miracle, où tout s'agence de façon évidente.

Les Semeuses d'automne 

Avec une autre poétesse, Marièva Sol, je forme le duo des Semeuses d'automne. Je compose de petites musiques pour mettre en atmosphère sonore nos poèmes et nous donnons ainsi des spectacles poétiques.

Mon premier recueil de poésie, 2012, disponible sur demande au prix de 10 euros

Quelques extraits...